Incidence de l’allergie aux protéines du lait de vache IgE-médiée au cours de la première année de vie

Ouardia IBSAINE1, Kamel DJENOUHAT2, Noureddine LEMDJADANI3, Hassina BERRAH1

1Service de pédiatrie  « B ». C.H.U. Hussein Dey. Alger. 2Service d’Immunologie. Institut  Pasteur  d’Alger. 3Service d’Epidémiologie. C.H.U Hussein Dey. Alger

Reçu le 28/11/2013, Révisé le 28/12/2013,  Accepté le 18/01/2014

1Auteur correspondant : oibsaine@yahoo.fr

Introduction. L’allergie aux protéines du lait de vache (APLV) est l’allergie alimentaire la plus connue chez le jeune enfant. On distingue les formes à IgE-médiées, avec des manifestations de type réaginique (immédiat) et les formes non IgE-médiées, à médiation cellulaire, responsables de réactions retardées. L’incidence de l’APLV IgE-médiée varie de 0,2 à 1,1%. Il n’existe aucune étude sur l’incidence de l’APLV en Algérie. Objectif. Evaluer l’incidence de l’APLV IgE-médiée durant la première année de vie. Population et Méthodes. Une étude prospective est réalisée sur une cohorte de 995 nouveau-nés, suivis jusqu’à l’âge d’un an afin de rechercher la survenue d’une APLV. Le diagnostic de l’APLV IgE-médiée était retenu sur l’association de manifestations cliniques de type réaginique (immédiat) associées à un bilan immunologique positif. Résultats. Dix huit sur 995 cas ont développé une APLV, soit une incidence de 1,8%. Onze sur 18 des cas ont présenté une APLV IgE-médiée, soit une incidence de 1,1%. Elle augmente à 4,4% (11/246) chez les enfants nés de parents atopiques. Sur les 11 cas présentant une forme IgE-médiée, 10 étaient sous allaitement maternel jusqu’au moment du sevrage. Tous les enfants étaient symptomatiques au cours de la première semaine après introduction des PLV et dans 5/11 cas (45%) lors du premier repas lacté. Huit sur 11 cas avaient des IgE spécifiques de l’alpha-lactalbumine et/ou de la béta-lactoglobuline et 3/11 cas vis-à-vis de la caséine. Conclusion. Cette étude montre que l’incidence de l’APLV IgE-médiée est de 1,1%. Elle est 4-fois plus élevée chez les enfants atopiques par rapport aux non atopiques.